Pendant ces quelques années à graviter professionnellement dans le milieu de la bière, j’ai souvent subi (ou été témoin de) sexisme, jugements et dénigrements. C’est un constat fait par de nombreuses femmes, qu’elles soient professionnelles ou de simples amatrices. Notre consommation de bière, nos publications, nos prises de parole ou nos carrières sont souvent sujets à débat, lorsqu’elles ne sont pas tout simplement invisibilisées.
Comment tirer du positif de ce constat si amer ? Notre force, je crois, est d’être de plus en plus nombreuses à ne plus vouloir justifier nos choix, ou encore subir remarques et commentaires sur nos actions. Comment mutualiser nos forces, nos idées, nos expériences pour essayer de faire bouger les choses, à une échelle plus large ? La réponse plutôt évidente était : en exerçant notre liberté fondamentale de nous associer.
La non-mixité coulait de source pour nous, membres fondatrices : s’il fallait nous organiser pour reprendre la place qui nous est due, nous devions le faire entre femmes, pour se donner les outils nécessaires. Gagner en confiance lors de nos prises de parole, partager nos expériences sans avoir peur de ne pas être crue ou soutenue, apprendre à déguster sans jugement… Tout ça pouvait être appris ou mis en œuvre par le biais d’une association dédiée.
Aujourd’hui, cette association existe, nous avons officiellement affirmé notre envie de progresser et de nous structurer. Je ne pourrais pas décrire précisément ce que ça me fait, de voir autant de femmes nous rejoindre, apporter leurs idées et partager leurs expériences avec nous, mais je sais que ça m’apporte énormément de réconfort et d’optimisme.
Nous allons toutes travailler pour créer un espace sain, réellement inclusif, avec une vraie écoute et une meilleure représentation. Peut-être que les Buveuses de Bières vont progressivement faire changer les mentalités. Et, même si nous ne changeons pas le monde demain, nous saurons en tout cas que nous ne sommes pas seules à devoir affronter le sexisme.